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Le renouveau de la révolte noire américaine (II)

À plusieurs égards, Black Lives Matter est confronté à des questions qui se sont posées, dans les années 1960 et 1970, aux organisations noires les plus radicales. Et d'abord : les conditions créées par le racisme institutionnel peuvent-elles être transformées dans le cadre du système en place ? Pour certains, le mouvement doit mener un combat plus large contre le capitalisme, mais aussi une lutte pour une redistribution socialiste des richesses et des ressources.

Si experts et politiciens ont salué d’une seule voix ce qu’ils ont décrit comme un rétablissement économique après la grande récession de 2008, le long hiver de la crise continue de sévir pour les Afro-Américains – ce que démontre clairement le fait que 27 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté1.

Ce taux de pauvreté national peut dissimuler une misère plus profonde encore dans certaines régions du pays, en particulier dans les États du Sud ou dans le Midwest, où le taux de pauvreté dans la population noire atteint 46 % dans le Minnesota, 39 % dans le Wisconsin et 34 % dans le Michigan. À partir de l’investiture d’Obama, le revenu médian des noirs a plongé de 10,9 %, pour atteindre 33 500 dollars par an, contre une diminution de 3,6 % chez les blancs, pour un revenu médian de 58 000 dollars[1].

La pauvreté entraîne une série d’autres problèmes sociaux : 26 % des foyers noirs sont en situation d’« insécurité alimentaire » – euphémisme officiel pour désigner la faim ; 30 % des enfants n’ont pas assez à manger ; 25 % des femmes n’ont pas de couverture santé ; 65 % des cas de sida nouvellement diagnostiqués concernent des femmes noires. Dans les grandes villes, ces dernières ont autant de chances d’être expulsées de leur logement que les hommes d’être incarcérés : à Milwaukee (Wisconsin), où elles ne représentent que 9 % de la population, 30 % des personnes expulsées sont des femmes noires[2]. Les effets en cascade du racisme et de la pauvreté s’abattent sans relâche sur les vies des Afro-Américains pauvres ou prolétaires.

La pauvreté est loin d’être la seule facette des écarts de richesse croissants entre Afro-Américains et blancs. Depuis les années 1990, les inégalités de patrimoine par foyer ont triplé : le patrimoine médian des ménages blancs (par opposition au revenu) est de 91 405 dollars, contre 6 446 dollars pour les foyers afro-américains[3].

L’indicateur le plus éloquent du statut des femmes noires aux États-Unis est peut-être la différence entre le patrimoine des femmes célibataires noires et celui des blanches. Selon une enquête de 2010, le patrimoine médian des femmes blanches célibataires est de 41 500 dollars, à comparer à celui, surréaliste, des femmes noires célibataires : 100 dollars[4]. En 2008, l’effondrement historique du marché immobilier américain a détruit une bonne part du patrimoine des Afro-Américains. Au plus fort du boom des prêts hypothécaires immobiliers, au milieu des années 2000, près de la moitié des prêts accordés aux acheteurs noirs étaient des contrats subprime. D’après le Center for Responsible Lending, près de 25 % des foyers ayant acheté leur maison au cours de cette période étaient menacés d’une saisie[5]. Les médias l’ont largement fait savoir : la crise a fait perdre aux Afro-Américains près de 10 milliards de dollars de patrimoine immobilier, plus de 240 000 d’entre eux ayant perdu leur maison[6]. À Détroit, par exemple, ville qui affichait les taux de propriétaires noirs les plus élevés du pays, plus d’un tiers des familles noires ayant souscrit un emprunt entre 2004 et 2008 ont été expropriées suite aux saisies hypothécaires[7]. Les emprunts qu’elles avaient contractés étaient des « bombes à retardement » qui ont fini par exploser, faisant partir en fumée les maigres richesses accumulées[8].

Barack Obama a été élu président précisément à un moment où la population noire du pays était particulièrement en détresse. Il a pourtant fait bien peu de choses. De fait, pendant sa campagne de 2012, il avait rassuré la nation (du moins les électeurs blancs) par ces mots : « Je ne suis pas le président de l’Amérique noire. Je suis le président des États-Unis d’Amérique[9]. » Non seulement Obama s’est montré réticent à lancer ou à défendre des dispositifs spécifiques pour les noirs, mais il a également joué un rôle délétère en légitimant le discours sur la « culture de la pauvreté ». À une époque où l’ensemble du monde occidental désignait la corruption de Wall Street et la spéculation frauduleuse sur les marchés financiers comme les causes de la crise, Obama, lui, ne trouvait rien de mieux que de montrer du doigt les pères noirs, les habitudes alimentaires des familles noires qui regardent trop d’émissions sportives et ne lisent pas d’histoires à leurs enfants le soir – faute d’avoir des emplois stables et un rythme de vie structuré[10].

Le meurtre de Mike Brown, venu s’ajouter à une liste toujours plus longue de victimes noires non armées, a mis à mal la logique selon laquelle ceux qui feraient « les bons choix », quels qu’ils soient, pourraient échapper aux problèmes structurels de l’Amérique noire. Après tout, Mike Brown ne faisait que marcher dans la rue. Eric Garner se tenait debout au coin d’une rue. Rekia Boyd se trouvait dans un parc avec ses amis. Trayvon Martin marchait, un sachet de bonbons et une canette de thé glacé à la main. Sean Bell fêtait son enterrement de vie de garçon juste avant son mariage prévu le lendemain. Amadou Diallo sortait de son travail[11].

Leur mort, comme tant d’autres meurtres avant eux, démontre que le simple fait d’être noir peut vous rendre suspect – voire vous faire tuer. Quand la police est impliquée, rien n’est plus dangereux que d’être noir. En août 2014, à Ferguson (Missouri), l’épuisement, la tristesse, la frustration et la colère des habitants face à un racisme déshumanisant ont fini par déborder. Mais l’avalanche de soutien et de solidarité qui a suivi a largement dépassé Ferguson. Les dizaines de milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pendant l’été et l’automne et qui ont affronté le froid glacé de l’hiver puisaient leur énergie dans l’accablement abyssal des Afro-Américains, las de rendre hommage aux personnes noires – jeunes et vieilles, hommes et femmes, transgenres, queers et hétéros – tuées par la police.

La révolte de Ferguson et les mobilisations nationales ont aggravé la crise politique, fait voler en éclats les pétitions de principe « post-raciales » et incité d’autres personnes à se soulever contre une épidémie de plus en plus grave de harcèlement, de violences, de corruption et de meurtres policiers qui menace la vie et l’humanité d’un nombre incalculable d’Afro-Américains dans chaque ville et dans chaque banlieue. On peut mesurer la profondeur de la crise politique au degré d’attention que lui ont accordé les dirigeants politiques, qui se sont évertués à défendre la légitimité des forces de l’ordre et des lois. Si l’intervention du révérend Al Sharpton[12] était prévisible, l’arrivée d’Eric Holder à Ferguson a surpris. Le procureur général a fait le déplacement pour déclarer que des agents fédéraux mèneraient une enquête impartiale. Certains élus ont annoncé sur Twitter leur présence aux funérailles de Brown ; le Président Obama a été obligé de faire des déclarations publiques où il a reconnu l’existence de ce qu’il a appelé un « manque de confiance » entre « la communauté » et la police[13].

Le spectre de la crise a aussi été entretenu, tout simplement, par l’incapacité totale des policiers à arrêter de tuer des Afro-Américains. Juste avant le meurtre de Brown, à Staten Island (New York), Eric Garner, qui ne portait pas d’arme et vaquait à ses occupations, est abordé par la police : il meurt étouffé après avoir dit à onze reprises, en suffoquant : « I can’t breathe. [J’étouffe] ») Deux jours après la mort de Brown, des policiers de Los Angeles tuent par balles un autre jeune noir, Ezell Ford. Des mois plus tard, le rapport d’autopsie confirmera qu’il a reçu plusieurs balles, dont une dans le dos, alors qu’il était allongé par terre [14]. Dans une banlieue de Dayton (Ohio), la police abat John Crawford III, Afro-Américain de 22 ans qui téléphonait avec son portable tout en tenant un faux pistolet à air comprimé dans un magasin Walmart.

Au moment où le pays attendait de savoir si un grand jury allait inculper l’officier Darren Wilson pour la mort de Mike Brown, des policiers de Cleveland tuent Tanisha Anderson, Afro-Américaine de 37 ans, en restant assis sur elle jusqu’à ce qu’elle cesse de bouger[15]. La semaine suivante, la police de Cleveland récidive en tuant Tamir Rice, 12 ans, moins de deux secondes après avoir fait irruption dans le parc où le petit garçon jouait seul. Pire encore, les deux policiers resteront sans rien faire, refusant de le secourir alors qu’il se vide de son sang. Quand sa sœur de 14 ans tente de lui venir en aide, les agents l’immobilisent au sol[16]. Peu de temps auparavant, un audit mettait en lumière un mépris systématique de la loi au sein de la police de Cleveland : les officiers « font usage de la force de façon systématique, injustifiée et disproportionnée, en violation de la Constitution », conclut-il, et « la hiérarchie tolère ces comportements et, dans certains cas, les encourage ». Le rapport pointait notamment « un usage injustifié et excessif de la force létale » et « un usage excessif de la force contre des personnes souffrant de problèmes mentaux ou en état de crise[17] ».

Si on connaît aujourd’hui les noms de ces victimes, c’est grâce à l’apparition d’un mouvement qui affirme que les vies des noirs comptent. En un an seulement, il a eu un impact indéniable. On peut le mesurer au fait que certaines municipalités obligent désormais les policiers à porter des caméras-piétons, ou qu’une poignée d’agents ont été révoqués suite à des violences jusque-là considérées comme normales. On peut le mesurer à l’inculpation pour meurtre de quelques policiers qui, sinon, seraient restés impunis. Mais son effet le plus marquant est peut-être la manière dont les discours sur la délinquance, la police et la race ont évolué.

Les événements de Ferguson ont amené Obama, qui avait passé le plus clair de son mandat à rendre les Afro-Américains responsables de leurs maux, à se concentrer sur ce qu’il a appelé le « système d’injustice pénale » dans un discours consacré à la délinquance et la prison. À l’été 2015, lors d’une apparition à la convention nationale de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), il fait une allocution inspirée sur la réforme de la justice pénale. Pointant les écarts très importants entre les peines prononcées contre les noirs, les blancs et les Hispaniques, il plaide alors pour le recouvrement du droit de vote des anciens détenus et avance que les 80 milliards de dollars dépensés chaque année pour entretenir les prisons du pays pourraient servir à payer les frais d’inscription de toutes les universités publiques.

Ce basculement dans le discours d’Obama est bienvenu, mais il n’aurait été possible en aucune manière sans les révoltes de Ferguson ou de Baltimore, ou sans la mobilisation obstinée qui a pris corps entre-temps. En d’autres termes, ce mouvement radical composé de simples citoyens et citoyennes afro-américains a contraint l’État fédéral et son dirigeant, la personnalité politique la plus puissante du monde, à reconnaître l’existence d’une guerre contre les vies des noirs. Tout l’enjeu, bien sûr, sera de passer de la reconnaissance de l’humanité des noirs à la transformation des institutions qui l’ont rabaissée.

L’avenir de la politique noire

Au cours des cinquante dernières années, le changement le plus significatif pour la condition afro-américaine a été l’émergence d’une élite noire, adossée à une nouvelle classe politique noire, qui se sont chargées de réduire les dépenses publiques et d’administrer des budgets dérisoires sur le dos des électeurs afro-américains.

On voit aujourd’hui une classe d’« entrepreneurs des droits civiques » promouvoir et superviser la tendance générale à la privatisation, arguant de l’efficacité supérieure du secteur privé pour la livraison de services publics. De nombreux administrateurs afro-américains défendent aujourd’hui une privatisation accrue des ressources publiques en matière d’éducation, de logement et de santé.

Les programmes de rénovation urbaine s’engagent souvent à reloger les noirs aux revenus modestes au lieu de les refouler à l’extérieur des communautés urbaines – mais après avoir manqué à leurs promesses, les élus noirs manifestent la même propension que leurs homologues blancs à puiser dans les stéréotypes raciaux pour masquer leur propre incompétence et les conséquences désastreuses de leurs politiques, invoquant tour à tour l’infériorité culturelle, l’instabilité des familles ou la délinquance des noirs.

Le fossé se creuse entre l’élite politique et économique noire et ceux qui, par leur condition sociale, deviennent des « individus jetables », pour reprendre une expression notamment utilisée par l’historienne Martha Biondi. Pour elle, c’est la condition de ceux qui subissent « non seulement le chômage structurel et le pipeline école-prison[18], mais aussi [les] taux élevés de morts par fusillade dans un contexte où les armes à feu côtoient le désespoir au sein d’une lutte quotidienne pour la virilité et la survie. Cette identité jetable est également illustrée par l’apparente acceptation sociale des taux élevés de morts prématurées chez les jeunes afro-américains et hispaniques[19]. »

Ces tensions relativement inédites entre classes populaires noires et élite politique noire posent de nouvelles questions quant au mouvement actuel contre les abus policiers et, plus fondamentalement, quant à l’avenir du mouvement noir : dans quel camp les différents acteurs se positionneront-ils ? À quoi ressemblera la libération noire ? Surtout, en quoi le mouvement actuel se rattache-t-il aux luttes passées et à leur héritage ?

S’il a quelques traits communs avec les luttes des années 1960, le mouvement actuel n’en est pas l’imitation. Les questions soulevées par le mouvement des droits civiques semblent avoir reçu des réponses, mais en y regardant de près, ces droits que bon nombre regardaient comme des acquis ont été soumis à une guerre d’usure. Les audits sur les services de police du pays montrent que leurs agents transgressent régulièrement la Constitution dans leurs rapports avec des Afro-Américains. La droite mobilise des candidats d’un conservatisme effréné qui semblent vouloir retourner à l’époque d’avant la révolution des droits des années 1960, tandis que le droit de vote – attribut élémentaire d’une société prétendument libre – accuse durement les effets de la politique d’indifférence à la race, vu les difficultés des électeurs noirs à accéder aux urnes. On estime à 5,8 millions le nombre de citoyens états-uniens privés du droit de vote suite à des condamnations passées, parmi lesquels on compte plus de 2 millions d’anciens détenus afro-américains[20]. Comme d’autres, ces atteintes aux droits les plus élémentaires des citoyens restent sans suite.

Black Lives Matter n’est pas une simple répétition du mouvement des droits civiques. En général, quand plus de six personnes noires se regroupent quelque part pour revendiquer quelque chose, les médias y voient immédiatement un « nouveau mouvement des droits civiques ». Mais cela élude la réelle nouveauté des défis auxquels fait face le mouvement actuel – tout en masquant les questions non résolues de la période précédente.

En bien des manières, Black Lives Matter est déjà confronté à des questions qui se sont posées, dans les années 1960 et 1970, au mouvement Black Power[21]. Par exemple : les conditions créées par le racisme institutionnel peuvent-elles être transformées dans le cadre du système capitaliste ? Il est sans doute possible d’agir sur le logement, les salaires, l’accès à des emplois et à une éducation de meilleure qualité, mais peut-on le faire pour le plus grand nombre et non seulement pour quelques-uns ? À l’époque, de multiples composantes du mouvement croyaient y parvenir de diverses manières : certains plaçaient leurs espoirs dans la politique électorale ; d’autres saisissaient l’Equal Employment Opportunity Commission (EEOC)[22]. Pour d’autres, le mouvement devait porter ces réformes dans le cadre d’un combat plus large contre le capitalisme et d’une lutte pour une redistribution socialiste des richesses et des ressources.

Cet intense débat sur les moyens d’accéder à la libération noire a été interrompu par une brutale répression d’État, associée à des mécanismes de cooptation et à des aménagements du système. Le déclin qui en a résulté a étouffé ces questions sans pour autant les résoudre. Les inégalités croissantes qui frappent la population noire font resurgir ces questions pour une nouvelle génération de radicaux noirs qui ont grandi à une époque d’austérité économique et de faillite politique.

Keeanga-Yamahtta Taylor

Deuxième partie de la préface à Black Lives Matter. Le renouveau de la révolte noire américaine, traduit de l’américain par Celia Izoard, Agone, 2017.

1. Henry J. Kaiser Family Foundation, « Poverty Rate by Race / Ethnicity », site de la H. J. Kaiser Family Foundation, consulté le 18 juillet 2017.
Notes
  • 1.

    Jennifer G. Hickey, « Race Gap : Blacks Fall Further Behind Under Obama », Newsmax, 8 janvier 2014.

  • 2.

    Matthew Desmond, « Evictions : A Hidden Scourge for Black Women », Washington Post, 16 juin 2014.

  • 3.

    Tami Luhby, « 5 Disturbing Stats on Black-White Financial Inequality », CNN Money, 21 août 2014.

  • 4.

    Jazelle Hunt, « Black Women Face Challenges in Building Wealth », Sacramento Observer, 8 avril 2015.

  • 5.

    Kimbriell Kelly et John Sullivan, « In Fairwood, Dreams of Black Wealth Foundered Amid the Mortgage Meltdown », Washington Post, 25 janvier 2015.

  • 6.

    Nathalie Baptiste, « Staggering Loss of Black Wealth Due to Subprime Scandal Continues Unabated », American Prospect, 13 octobre 2014.

  • 7.

    Chicago Anti-Eviction Campaign, « #CERD Shadow Report Fact Sheet », 13 août 2014.

  • 8.

    Laura Gottesdiener, « The Great Eviction : Black America and the Toll of the Foreclosure Crisis », Mother Jones, 1er août 2013.

  • 9.

    Byron Tau, « Obama : “I’m Not the President of Black America” », Politico, 7 août 2012.

  • 10.

    Nia-Malika Henderson, « Cousin Pookie Is Back ! And Yes, He Is Still Sitting on the Couch », Washington Post, 20 octobre 2014.

  • 11.

    Eric Garner a été abattu le 17 juillet 2014 à New York ; Rekia Boyd le 21 mars 2012 à Chicago par un policier qui n’était pas en service ; Sean Bell le 25 novembre 2006 à New York ; Amadou Diallo le 4 février 1999 à New York. [nde]

  • 12.

    Pasteur baptiste né à Brooklyn en 1954, Al Sharpton fait ses premiers pas de militant des droits civiques dans les années 1970, aux côtés de Jesse Jackson. Personnalité aussi médiatique que controversée, notamment pour des déclarations antisémites lors des émeutes raciales qui, en 1991, opposent des résidents juifs à des résidents noirs du quartier pauvre de Crown Heights (Brooklyn) ; candidat démocrate malheureux à différentes élections sénatoriales entre 1988 et 1994 et à l’investiture de son parti en 2004, il a ses entrées à la Maison-Blanche sous les deux mandats d’Obama et passe alors pour un conseiller officieux du président. Très représentatif du versant institutionnalisé du mouvement des droits civiques, il dirige le National Action Network (NAN), une ONG de promotion de l’égalité raciale qu’il a fondée en 1991 et qui compte Walmart et McDonald’s parmi ses bailleurs de fonds. [nde]

  • 13.

    Sam Frizell, « Obama : Ferguson Exposed “Gulf of Mistrust” Between Cops and Communities », Time, 28 septembre 2014.

  • 14.

    Holly Yan, « Ezell Ford : Autopsy of Unarmed Black Man Shot by Police Shows Key Details », CNN, 30 décembre 2014.

  • 15.

    Brandon Blackwell, « Cleveland Woman with Mental Illness Died after Police Used Takedown Move, Brother Says », Cleveland.com, 14 novembre 2014.

  • 16.

    Associated Press, « Police Pushed, Cuffed Tamir Rice’s Sister after Boy’s Shooting, Video Shows », Los Angeles Times, 8 janvier 2015.

  • 17.

    Radley Balko, « The DOJ’s Jaw-Dropping Report about the Cleveland Police Department », Washington Post, 5 décembre 2014.

  • 18.

    . « School-to-prison pipeline » désigne l’application croissante de politiques sécuritaires dans les établissements scolaires, démultipliant les chances que les élèves fassent l’objet de sanctions judiciaires et passent directement de l’école à la prison. [ndt]

  • 19.

    Martha Biondi, « From Hope to Disposability », In These Times, 19 août 2013.

  • 20.

    Kevin Johnson, « Holder : Change Laws to Let Ex-Convicts Vote », USA Today, 11 février 2014.

  • 21.

    Mot d’ordre lancé en 1966 par Stokely Carmichael, du Student Non-Violent Coordinating Committee (SNCC), qui sert aussi à désigner un ensemble d’organisations noires plus radicales que le mouvement des droits civiques, actives dans les années 1960 et 1970 et comprenant notamment, outre le SNCC, les Black Panthers, les Black Muslims et le Congress for Racial Equality (CORE). [ndt]

  • 22.

    Agence fédérale créée en 1965 pour faire appliquer la loi interdisant la discrimination au travail. [ndt]