Au jour le jour

Un été en prison (VI) Peine... de cœur

Dans ce dernier volet de la série « Un été en prison », réincarcéré pour une phrase, JMarc Rouillan raconte non seulement l'injonction aux regrets « sincères » et à se repentir publiquement, mais aussi celle à disparaître, à nier son combat politique et vivre sans passé, à se faire invisible et silencieux. Deux ans plus tard, l'auteur ressortira de prison sans regrets, et toujours aussi visible et bruyant…

Un nouveau couple de corbeaux a été arrêté dans le nord du pays. Quant au dialysé d’Hérépian, il a été libéré. Jean-Luc a été libéré lui aussi, mais après une année de préventive. Fabien est passé devant la mère Faglin et le proc’ a requis la peine maximale [1]. Christian est revenu du CNO [2]. Deux Chinois en costume étriqué ont fait leur apparition dans la promenade. Ils ont des airs d’apparatchiks du PCC. Un gars a raconté qu’ils étaient impliqués dans l’histoire des diplômes de l’université de Toulon : « Et ils les ont fait rentrer sous quelle inculpation ? — Corruption ! [3] » Zé attend son départ pour La Farlède. Un transport pour la Corse partira ces prochains jours. La cour de promenade a changé. Hier on en a tous convenu en observant les différents groupes de taulards. Bientôt ne restera plus aucun de ceux qui m’avaient accueilli lorsque le juge m’a réincarcéré.

Les jours raccourcissent et la luminosité s’estompe. C’est l’automne.

Carpita, le cinéaste du petit peuple de Marseille, est mort dimanche. Dans le temps, il avait été instituteur. Le grand Nano, son élève à l’école de Saint- Gabriel, en parle avec émotion : « Du temps de monsieur Carpita... mon père, un immigré rital... était communiste... lui aussi. »

Pascal a organisé une après-midi de boxe. Ancien pugiliste et ex-dirigeant d’une fédération de « pieds et poings », il a convaincu la direction et négocié le lieu afin que les DPS [4] puissent assister aux combats. (Les chefs m’avaient rayé de la liste puis réinscrit après diverses protestations et discussions.)

Des apprentis batailleurs affrontaient les visiteurs aguerris. Le petit Manu, un minot des quartiers, s’est battu comme un diable. Les taulards gueulaient : « Vas-y Manu, tombe-le, tombe-le ! »

Surpris par sa prestation, on lui demande :

— Où t’as appris à boxer ?

— Dans la rue !

Bien sûr, il y eut quelques gouttes de sang. Mais moins qu’en promenade quelques jours auparavant.

Un jeune « pointeur [5] » a été mis KO d’un seul coup de pied en plein visage. Son corps inerte est ensuite livré aux griffes d’une bande de gremlins [6], qui l’abandonnent après une séance de coups de pied.

— Tu vas voir qu’ils l’ont niqué pour de bon...

Mais le corps a fini par bouger. Une main est montée vers le visage. Lentement ça essaye de se relever. Sans y réussir. Parvenu à se mettre à quatre pattes ça retombe sur le côté.

— Il a violé la sœur d’un gars détenu au A.

Le corps se met enfin péniblement debout. Mais au premier pas il part de traviole et s’effondre violemment contre une grille. L’hémorragie qui lui barre le visage a coloré son polo Lacoste.

Quelques jours plus tôt, une quinzaine d’excités s’était jetés sur deux frères colombiens. Et cette fois encore le sang coula. Au cœur de la baston, Fabien avait hurlé « Pas les boules ! » – comme s’il y avait des limites à ne pas dépasser... Une première boule de pétanque frappa tout de même le bitume près d’une tête barbouillée d’hémoglobine. Des coups. Des membres piétinés. Et encore des coups. Le flux et le reflux des attaquants imitant le ressac de la mer sur un rocher. Puis tout le monde s’est dispersé. Chacun attendant dans son coin. Comme lors d’une pause entre deux rounds. Sur le mur gris, les empreintes des mains ensanglantées simulaient une peinture rupestre. Les deux frères s’étaient réfugiés près de la porte. Une dernière boule a volé, frôlant l’épaule du plus jeune. Enfin le brigadier les accueillit : « Allons, les gars, une bonne raclée, ça peut pas faire de mal ! »

Le règlement de comptes faisait jaser. Certains s’interrogeaient à haute voix. La plupart ne savaient pas grand-chose mais disaient du mal des uns et des autres. Puis tout le monde est remonté.

Une heure plus tard, la prison préparait sa pitance. Dans les cellules, la télé tournait en boucle. La chaîne musicale pour les plus jeunes et l’émission de La 5 « C’est-à-dire » pour les anciens.

Au cours d’un débat à propos des nouveaux trafics, un « expert » (sans doute grassement payé à ce titre) servait sa science à une tablée éblouie par tant d’expertise : « Vous savez, M. Calvi, lorsque des Colombiens débarquent dans les cours de promenade, il faut voir comment ils sont choyés. Les jeunes voyous espèrent tirer profit de ce contact pour préparer l’importation de cocaïne... »

Des rires ont fusé des cellules voisines.

Dans moins d’une semaine, ma demande de suspension de peine pour raison médicale sera examinée. Et elle sera refusée. Ils n’ont même pas pris soin (au moins pour la forme) de faire examiner mon dossier médical par un second « expert ».

Quatre jours avant l’audience, au moment où je branche la plaque chauffante, trois coups secs à ma porte sursoient la préparation de mon dîner. Quand je me retourne, une volée de cravatés est déjà entrée. Je reconnais tout de suite le procureur général de Marseille (il passe sur France 3 chaque fois qu’un fait divers sort de l’ordinaire), qui me présente le procureur en charge de la section criminalité organisée. Derrière eux s’avancent le nouveau directeur des Baumettes et son adjoint. Puis un gars baraqué occupe l’encadrement de la porte – un flic ? un garde du corps ? Dans le couloir, j’aperçois une ribambelle de gradés au garde-à-vous.

Les procureurs me tendent la main à tour de rôle. Et je réponds de bonne grâce à cette civilité entre « hommes libres ».

— Comment allez-vous ? s’enquit le procureur général.

— Pas trop bien...

Impossible de leur cacher mon état ce soir. La barre qui pèse sur ma poitrine me rend même la respiration difficile. Et je parle d’une voix caverneuse.

J’évoque le problème du traitement toujours ajourné de la maladie orpheline qui m’affecte.

— Rassurez-vous, c’est imminent. Vous allez enfin être soigné. Pas à Marseille, car, comme vous le savez, les médecins du CHU s’opposent à vous traiter tant que vous serez détenu.

De fil en aiguille, nous en arrivons aux raisons de ma réincarcération. Une gêne s’installe bientôt. Leurs explications me semblent manquer de coordination tout en s’éloignant des ordonnances du juge d’application des peines de Paris « compétent en matière de terrorisme ».

Le procureur de l’anticriminalité craque le premier : « Il est indispensable de faire preuve d’un repentir. Sinon rien n’est possible. »

Nous y voici !

Le procureur général prend aussitôt le relais en martelant ses mots : « Un repentir sincère ! »

Il insiste sur la sincérité des regrets. Sans doute habitué aux repentirs à la petite semaine que les détenus leur servent. Puisqu’ils aiment ça. Et qu’ils en redemandent.

« Sincère » : qu’est-ce que ce mot peut bien vouloir dire dans la tartufferie ambiante ?

En réponse, je parle de responsabilité. Si je ne me sens pas coupable, je ne suis pas non plus innocent : j’assume une histoire dont je respecte chaque acte de l’engagement collectif depuis le premier jour.

L’un deux me dit qu’il « comprend ». Ce qui n’est pas possible. « Encore un fanatique ! » doit-il plutôt se dire en ne voyant qu’un affront dans mon irréductibilité.

Pourtant, en semi-liberté, j’avais doucement refermé la porte derrière moi. Les années d’Action directe n’étaient plus que la partie d’une histoire plus vaste. Désormais empreinte de nostalgie, elle échappait à l’impérieuse intimité du combat qui se poursuit dans les cachots. Mais la nostalgie n’est pas une donnée objective, politique et punissable. Elle ne se monnaie pas devant les tribunaux. Quoique... Il va bien s’en trouver un pour nous pondre une loi traînant la nostalgie au pilori !

Je revois les rues de Paris dans les années 1980. Le square Junot, tout en haut, derrière les ailes du Moulin de la Galette. Belleville et la place des Fêtes... Que je regrette comme le Barcelone du temps du MIL [7].

Je vis aujourd’hui dans une autre ville. Et je l’aime. Je l’aime pour des milliers de rien. Je l’aime aux heures matinales quand je remonte la rue d’Aubagne. Je l’aime au lever du soleil pour la fraîcheur de la vague et les senteurs de la calanque de Sormiou. J’aime Marseille pour tous les instants volés à l’inexistence à laquelle on m’a condamné « à vie ».

— Il faut savoir disparaître... dit le procureur général avec dans la voix le deuil des guillotines.

— Donc, si j’ai bien compris, il faut que je passe sur les télés du pays pour exprimer des regrets sincères et tout à la fois disparaître ?...

Mais en parlant je me rends compte que ces deux ordres ne sont contradictoires qu’en apparence : nier ce que j’ai été et vivre sans passé, c’est disparaître beaucoup.

— Oui, vous devez disparaître... Mais on doit tout de même vous avoir à l’œil !

Sous contrôle permanent...

— Alors pourquoi ne pas me reléguer en Ardèche ou en Guyane avec un bracelet électronique pour que je ne me perde pas dans la forêt ?

— Parce que votre projet professionnel est ici. Et que vous devez travailler pour rembourser les victimes. Mais ce point est secondaire. Quand nous disons que vous devez disparaître, c’est que vous ne devez plus vous exprimer en public. Vous savez que la chancellerie redoute vos déclarations... Vous êtes devenu dangereux par les mots.

Et tous les cravatés opinent du chef.

En introduction à l’un de nos procès, il y a bien longtemps, un magistrat prit la parole pour rappeler qu’ils étaient réunis ici non pour juger des idées politiques, ni des pensées, aussi condamnables soient-elles, mais des actes. Seulement des actes. Concluant que le jour où ils condamneraient à la prison, nous ou d’autres, pour des prises de parole, alors ils seraient les premiers à justifier nos actes...

C’était il y a vingt ans. Et je suis emprisonné depuis treize mois pour une phrase. Sans que les porte-parole de notre « démocratie » ne semblent s’en émouvoir. Ce qui en dit long sur l’évolution de l’« ordre » social et politique républicain.

Lundi matin 26 octobre 2009, le tribunal d’application des peines en charge des dossiers de terrorisme siège pour examiner ma demande de suspension de peine. Qu’il rejette en quelques mots. Profitant de l’occasion pour décréter que les traitements de la maladie de Chester-Erdheim ne sont en rien expérimentaux. Les laboratoires devraient invoquer cette jurisprudence et ne plus perdre leur argent ni le temps de leurs employés à faire homologuer leur protocoles par l’Agence du médicament : qu’ils les fassent valider par les magistrats de l’antiterrorisme !

Ma situation va changer dans les prochaines heures. Foi de magistrat ! Je vais être soigné. Ils s’y engagent en chœur. Et effectivement, vingt-quatre heures plus tard, les matons m’annoncent mon transfert. Mon paquetage est prêt en cinq minutes. Depuis cinq mois, à chaque session du CNO, on me prévient de ma remontée à Fresnes pour être présenté à la commission de prévention de la récidive. Et chaque fois mon passage est remis. Alors je suis toujours déjà prêt... Même si c’est un déplacement peu agréable. Au moins m’aurait-il permis de consulter le seul spécialiste de la maladie de Chester-Erdheim, qui officie à la Pitié-Salpêtrière.

Dégoûté malgré tout par ce retour à Paris, j’enfile un gros pull et un blouson. D’un geste je vérifie la présence du bonnet dans la poche. J’y tiens. Les deux propriétaires précédents ont connu des fins tragiques. Le premier est mort d’une crise de saturnisme, criblé de plomb dans un parking marseillais.

Le second s’est pendu quelques mois après sa libération. Je portais déjà ce bonnet le matin de l’évacuation de la centrale d’Arles [8]. Et je l’avais enfoncé jusqu’aux yeux pour descendre la rue des Héros sous les flashs et les projecteurs des caméras un soir de décembre 2007.

(Le lendemain d’un reportage à la télé, les compagnons de promenade m’avaient apostrophé : « Hier je t’ai vu sur Canal, j’ai reconnu le bonnet. » Mais Jean-Luc m’avait ordonné à l’oreille en ronchonnant : « Le jour de ta sortie, je veux que tu balances ce putain de bonnet dans la première poubelle ! »)

Apercevant mes sacs, Sergueï se précipite. Surpris de mon accoutrement (lui-même est vêtu d’un simple T-shirt), il m’interroge du menton. « Je monte à Paris. » Il me donne alors l’accolade en me récitant les recommandations rituelles.

À la fenêtre, j’appelle des gars quatre étages plus bas. Un simple signe de la main pour les uns et les Arabes portent le poing sur le cœur. « Où tu vas ? — Fresnes. — Couvre-toi ! » On rejoue la scène du directeur du bureau de poste de Bienvenue chez les Ch’tis. La veille, en prévision de ce voyage, Karim m’a refilé une doudoune : « À Paname, on se les gèle, poto. »

Quelques embrassades et j’enquille l’escalier, suivi de mes porteurs : un auxi anglais, et un auxi hollandais chargé de quatre sacs.

— J’ai la coutume de porter... lance-t-il,un large sourire aux lèvres.

En effet. Il a pris six piges pour avoir trimballé dans son camion six tonnes de shit.

À la grille du A, un maton black me salue avec effusion : « Ça y est, monsieur Rouillan, j’ai demandé mon affectation à Lannemezan ! »

Le mois précédent, j’avais longuement discuté avec lui, parce qu’il craignait cette centrale à la réputation sanglante. (Un taulard y a été égorgé récemment. Je n’avais que très peu fréquenté cet Algérien que je croisais certains jours de parloir, où il jouait avec son minot devant les distributeurs de boisson. Sa jeune femme portait le tchador noir et la semaine conduisait des bus. Elle aimait rire et blaguer.) J’avais pris soin de mettre le maton inquiet au parfum des astuces pour ne pas se mettre la détention à dos : tous les petits riens qui changeaient beaucoup de choses dans un quotidien dénué de tout.

— Si vous faites comme je vous le dis, personne ne s’en prendra à vous. Aucun risque. En plus c’est beaucoup moins craignos que de se coltiner les gremlins de ce bâtiment...

La grille se déclenche avec un grésillement électrique.

— Allez, bonne chance, monsieur Rouillan. Encore quelques mois...

En guise de dernier salut, il pose sa main à plat sur la vitre blindée.

Les deux auxis déposent mon paquetage sur le seuil de la fouille et me claquent deux bises avec un empressement bien peu british.

Adios man. And good luck !

Mon accoutrement d’Inuit surprend le chef d’escorte : « Vous pensez aller où comme ça ? »

Sa question réduit en cendres mes certitudes :

— À Fresnes ?

— Vous pouvez retirer votre panoplie, on part à l’opposé : direction Toulouse.

— À Toulouse ?!

Inutile de chercher une logique. Je profite de la fouille à corps pour m’alléger et retirer mon blouson. Prise d’empreintes... Levée d’écrou... Retrait de ma carte de circulation... Aucune attente : les Baumettes semblent tout à coup pressées de m’expulser de leurs entrailles !

Je m’installe sur la banquette arrière d’une Ford. Quatre matons grimpent. Les portières claquent. Nous partons. Aucune escorte. Pas d’arme. Ni flic ni gendarme... La voiture traverse Mazargues puis roule sur Michelet. Aux feux du rond-point sur le Prado, je lorgne, sous les arbres, le terminus du 22.

C’était le soir du match OM-Liverpool. Pareil à des vols d’étourneaux, les bandes de supporters se faisaient et se défaisaient avec frénésie. Étranger à ce temps électrique, j’observais la foule bicolore red and white. Des Anglais imbibés de bière se soulageaient à travers les grilles du parc Chanot. La foule se pressait sur le boulevard. Les bouches du métro dégorgeaient le petit peuple de Marseille. Mon dernier bus pour arriver à l’heure aux Baumettes avait déjà du retard. Près d’un camion à pizza attendait un homme. La quarantaine, mais dans un costume sans âge, personnage tout droit sorti d’un film néo-réaliste italien, il incarnait pour moi ce petit peuple. Autour de lui, ses quatre enfants. Quatre fils portant des maillots de l’OM flambant neufs. Quand il a partagé la pizza, une émotion m’a submergé. Ce bonheur simple parlait à ma vieille carne. Dans ses manuscrits de jeunesse, Marx aimait décrire ses rencontres avec le visage de la classe ouvrière. Mon émotion me rappelait que je n’étais pas tout à fait mort, pas tout à fait insensibilisé par ces deux décennies de zonzon, pas tout à fait gagné aux idéologies ambiantes. Plus tard, assis dans le bus, j’enrageais en pensant à ce jeune campé dans sa « radicalité » et qui me tartinait des belles phrases sur la disparition de la classe ouvrière. La seule radicalité naît et naîtra de la situation d’exploitation et d’oppression.

Des voitures se jettent au travers de notre route. Comme si Marseille voulait me retenir encore un peu. On est bloqués sur la Canebière. Le chauffeur actionne le deux tons. Et on s’échappe par une rue étroite derrière la poste Colbert.

Sur ce trottoir, quelques mois plus tôt, en sortant de la médecine du travail, j’avais reçu un coup de fil. Une amie me proposait les clefs d’un appartement rue Pavillon. Le soleil dansait dans les frondaisons. Et mon cœur fredonnait une ancienne chanson.

Près de la rue Pavillon ; Une putain en détresse.

En spleen de vagues promesses, Bâille comme un accordéon. [9]

— Une princesse iranienne, dit la voix, t’amènera les clefs.

J’eus comme un pressentiment. Mais je me défendais mollement.

— Non. Je ne veux pas la voir. Je vais en tomber follement amoureux...

La tentatrice riait.

— Elle t’arrachera le cœur...

Et elle m’a arraché le cœur. Marseille avait ses yeux. Marseille avait sa bouche. Son rire. Le lent mouvement de ses mains quand elle chante. Où trouverai-je la force de revenir dans ses rues sans elle ?

Quand le médecin légiste affirmera que Chester m’a béqueté le palpitant, n’en croyez rien, Maryam l’avait déjà emporté tout en haut du quartier de la Plaine.

Et c’est peut-être mieux comme ça. Mourir d’amour a une autre saveur que crever d’histiocytose ou de myxomatose.

Jann Marc Rouillan

Extrait de Paul des Épinettes et moi. Sur la maladie et la mort en prison, Agone, 2010, p. 3-19.

Dernier livre paru : Dix ans d'Action directe. Un témoignage, 1977-1987, Agone, 2018.

Notes
  • 1.

    Surnom de la présidente d’une cour correctionnelle « réputée pour être l’une des plus répressives de Marseille ». [ndlr]

  • 2.

    « CNO » pour Centre national d’observation, à Fresnes, où sont envoyés les condamnés à plus de dix ans de détention afin de déterminer dans quel type de prison sera effectuée la peine. [ndlr]

  • 3.

    À la suite d’une dénonciation puis d’une enquête, initiée en mars 2009, l’université Sud Toulon-Var sera accusée d’un trafic de diplômes au bénéfice d’étudiants chinois et son président suspendu, en octobre, par le ministère de l’Enseignement supérieur. [ndlr]

  • 4.

    « DPS » pour détenu particulièrement surveillé. [ndlr]

  • 5.

    En argot, une condamnation pour la pointe est une condamnation pour crime sexuel. [ndlr]

  • 6.

    L’auteur a déjà évoqué les « gremlins » dans sa première série de « Chroniques carcérales », écrites à la centrale d’Arles en juillet 2002 : « Ils écoutent du rap à fond la caisse, parfois le soir tard. Ils parlent aux fenêtres comme aux Baumettes. Ils roulent des épaules sur les coursives… Ce n’est pas bien grave. On les surnomme d’un terme qui leur va si bien : les gremlins. Pour le moment, ils sont abonnés aux petites peines, peuplent les maisons d’arrêt et les centres de détention régionaux. Ils n’ont jamais su créer une délinquance nouvelle, ils sont restés dans leur quartier, en bas de leur immeuble, et ils se débrouillent seulement à la petite semaine… » (« La génération perdue… », Lettre à Jules, Agone, 2004, p. 99-100). On voit reparaître les gremlins dans ses Chroniques carcérales. 2004-2007, Agone, 2008, p. 105, 168, 176, 201.  [ndlr]

  • 7.

    Implanté à Barcelone, le Mouvement Ibérique de Libération (Movimiento Ibérico de Liberación-Grupos Autónomos de Combate), fut actif en Espagne de 1971 à 1973. [ndlr]

  • 8.

    Les premiers jours de décembre 2003, la centrale d’Arles, où l’auteur purgeait sa peine, était inondée par une crue. Évacué en urgence à la maison d’arrêt des Baumettes, il raconte ce transfert dans sa première chronique, « Inondations sécuritaires »,Chroniques carcérales (2004-2007), Agone, 2008, p. 13-17. [ndlr]

  • 9.

    Extrait deVadrouille, de Louis Brauquier. [ndlr]