Au jour le jour

La grève

Le monde des Prolos selon Louis Oury est celui de la guerre froide, des écarts et des affrontements sociaux qui vont culminer avec la grande grève de l’été 1955. Il livre un témoignage d’apprentissage, celui d’un jeune chaudronnier issu du monde agricole des régions rurales de la Loire, pour qui le passage par la condition ouvrière est une étape dans un parcours de promotion sociale. À Saint-Nazaire, dans les chantiers navals, il se rapproche d’une classe ouvrière nullement enchantée...

Au début d’avril 1955, je suis de retour à Saint-Nazaire après mon service militaire, pour prendre contact avec les Chantiers.

Je ne reprends le travail que quelques jours avant Pâques. Je constate une mue évidente au sein des effectifs, de nombreux jeunes ouvriers insufflent un courant dynamique, et ça se sent. Quelquefois cela frise l’insolence, un esprit de fronde est en train de naître. Le climat a bien changé en une année.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? J’arrive du régiment.

— On ne fait plus que quarante-huit heures par semaine. Les syndicats demandent de refuser des heures supplémentaires au-delà. La direction a instauré des fiches pour les soudeurs. Tu sais qu’auparavant ceux-ci pointaient sur une fiche blanche garantissant le boni moyen. Il y a peut-être eu des abus, mais la majorité gagnaient leur croûte honnêtement. Or, l’instauration des fiches avec un temps alloué pour la soudure n’a pas de sens dans la mesure où le gars est tributaire des travaux du chaudronnier. Les temps morts sont inévitables et quand on a une fiche à tirer tu sais ce que c’est ! Il y a eu des coups de gueule entre chaudronniers et soudeurs. La direction tablait sans doute là-dessus pour diviser les gars, mais les syndicats sont parvenus à canaliser le courant de mécontentement et dès le mois de février les débrayages ont commencé. Et depuis ça continue.

En effet ça continue. Il ne se passe pas de jours sans débrayage. Le mouvement est parfaitement orchestré par les trois syndicats, CGT, FO, CFTC.

Le théâtre du drame, depuis des générations, reste invariablement le même, c’est le terre-plein de Penhoët. On y accède principalement par l’avenue de Penhoët ou par la rue des Chantiers, bordée de nombreux cafés-restaurants. Bien avant de déboucher sur cette vaste place d’une centaine de mètres au carré, le passant éprouve une sensation d’écrasement devant les superstructures des navires occupant la forme de radoub no 1 ou accostés au quai de Méan. Il découvre ensuite le terre-plein sillonné par de nombreuses voies ferrées et parsemé de flaques d’eau les jours de pluie. Au fond, l’atelier des chaudières, mon atelier, profile son pignon en dents de scie sur un ciel pollué par les volutes de fumée de la forge. Face à la cale de radoub sont alignés des baraquements vétustes à usages divers qui vont du simple bistrot au siège du syndicat patronal en passant par le marchand de cycles. Çà et là la reconstruction de la ville, entièrement détruite pendant la guerre, se confirme par quelques orgueilleux immeubles plantés là comme des bijoux enchâssés sur une barre d’acier toute rouillée. Enfin, à moins de cent mètres des bords de Loire, le terre-plein diverge par l’intermédiaire de deux boulevards qui longent les Chantiers navals et l’usine d’aviation sur près de deux kilomètres, à la manière de deux bras enserrant jalousement leur unique ressource.

Le terre-plein de Penhoët, c’est l’organe vital de Saint-Nazaire, il suffit de s’y promener n’importe quel jour de la semaine aux heures d’embauche et de débauche pour le comprendre, mais c’est surtout vers treize heures lorsque plus de dix mille travailleurs refluent de la cantine et des restaurants que le spectacle devient pittoresque. Des petits groupes se forment au gré des circonstances, se diluent, se reforment avec d’autres éléments, cela toujours dans la bonne humeur et on s’interpelle de groupe à groupe sur un ton volontiers hâbleur. Des gars circulent, les poches du pantalon démesurément gonflées par les litres de gros rouge nécessaires pour tenir le coup tout l’après-midi, d’autres sont appuyés nonchalamment le long des murs en train de lire le journal, mais partout on ressent cette joie de vivre qui caractérise les êtres simples. Il n’y a rien de superficiel, on sent battre le pouls de la nation, et ce pouls c’est le peuple, le peuple qui a fait la France et qui paie encore pour la faire plus belle, qui paiera toujours, car il est le seulcapable de faire évoluer favorablement l’humanité.

C’est donc sur ce terre-plein que je me retrouve en cette matinée de printemps. J’ai repris le travail hier… Déjà je réponds au premier débrayage lancé par les syndicats. nous sommes environ douze mille ouvriers en bleu de travail regroupés sur le terre-plein. Malgré cette multitude, un silence relatif s’est instauré, car là-bas, sur l’estrade dressée le long des baraquements, un dirigeant syndicaliste s’apprête à parler. Aujourd’hui, c’est à Malnoë, de FO, que revient la charge de faire le compte rendu de l’entrevue que les délégués ont eue récemment avec la direction. Les trois syndicats assument la présidence de chaque meeting par roulement, et en développant une argumentation établie en commun au cours d’une réunion intersyndicale, ce qui permet d’obtenir la synthèse des trois organisations. De ce fait, un sentiment d’unité galvanise la masse et la rend d’autant plus consciente de sa force. Car si un ordre de débrayage est lancé par les trois syndicats, il ne se trouve pas un seul jaune pour travailler, la sortie des ateliers est générale.

— Camarades !... lance Malnoë d’une voix forte.

On entendrait une mouche voler. Pour la plupart, nous sommes assis à même le sol ou sur les rails, mais les militants sont restés debout et s’agglutinent autour de l’estrade. Pendant que les durs conversent à voix basse avec leurs délégués, Paul Malnoë commente posément l’entrevue du 26 mars avec les patrons. Ceux-ci disent que les revendications ouvrières sont exagérées et qu’une revalorisation des salaires, paritairement avec ceux de la région parisienne, serait catastrophique pour les Chantiers. Des murmures s’élèvent.

— Faut pas nous prendre pour des cons, voilà dix ans il fallait trois ans pour construire un pétrolier, de nos jours le tonnage a doublé et on fait un pétrolier en dix-huit mois.

— Il faut admettre qu’il y a des abus, fait remarquer un gars derrière moi.

— T’es pas un peu con ? lui rétorque, en se retournant, un gars assis sur le même rail que moi. Faut bosser pour toi, un point c’est tout, si tu veux raisonner à l’échelle économique, on te fera crever au boulot. Si t’es trop con pour comprendre ça c’est pas de ma faute !

Malnoë constate que la suppression des heures supplémentaires gêne considérablement la direction pour la livraison des pétroliers de cinquante mille tonnes. Il insiste sur les pertes de salaire que cela entraîne et exalte l’esprit de sacrifice. Il fait remarquer que les soudeurs assistent au meeting bien que la journée d’hier les ait vus faire une grève surprise. Un triple hourra salue cette annonce.

Depuis plus d’un mois, les soudeurs emploient une forme d’action particulièrement efficace. Chaque semaine, ils observent une journée de grève surprise. Cela veut dire que, inopinément, une affichette est apposée dans les ateliers un soir de la semaine, une demi-heure avant la débauche, demandant aux soudeurs de ne pas se présenter au boulot le lendemain. Et ceux-ci ne se présentent pas.

Les soudeurs ont ramené volontairement leur horaire de travail à quarante heures par semaine. Quarante heures hebdomadaires ! Au tarif horaire actuel cela ne fait pas une grosse somme à la fin du mois.

Cependant, l’orateur poursuit. Tout en stigmatisant l’attitude du patronat pour son refus de discuter sur les salaires malgré l’accroissement des profits et l’augmentation de la production, il exhorte les travailleurs à continuer la lutte pour obtenir satisfaction. Il rappelle qu’aujourd’hui tous les ouvriers de la SNCASO, l’usine d’aviation voisine, observent une grève de vingt-quatre heures pour obtenir la suppression des heures supplémentaires.

— … la lutte est engagée sur tous les fronts pour faire céder le patronat nazairien et lui arracher l’élaboration d’une nouvelle convention collective, ainsi qu’une augmentation de salaire substantielle, continue le gars au micro.

Il conclut en remerciant les gars de leur discipline, et en nous demandant d’être vigilants, car selon lui la direction va tenter des manœuvres de diversion.

Les applaudissements crépitent, des clameurs sont poussées.

L’efficacité de la grève ne peut être mise en doute. Dans ma position du bas de l’échelle, je peux constater la désorganisation qu’elle provoque. La production se trouve littéralement torpillée. Si les débrayages se font par profession à l’intérieur de chaque atelier, leurs horaires ne coïncident pas pour autant, pour une même profession, au niveau de plusieurs ateliers. De telle sorte que, par exemple, lorsqu’un atelier est en grève, toutes les autres professions qui sont censées travailler voient leur productivité restreinte. Si on ajoute une journée hebdomadaire de grève surprise des soudeurs qui représentent la profession clé de la construction navale, la confusion atteint son paroxysme.

À la mi-avril, les syndicats nous informent que le syndicat patronal accepte une discussion sur les salaires pour... la fin du mois. Nos syndicats affirment qu’il ne faut pas voir là de l’inconscience de la part de la direction, mais plutôt l’espoir, en faisant traîner le conflit, de mettre les gars à genoux. C’est pourquoi, concluent-ils sur le tract, il nous faut aider les soudeurs. À cet effet, on nous demande de verser l’équivalent d’une heure de travail à la collecte de l’après-midi.

La combativité de certains soudeurs commence à s’émousser. Il y a ceux qui habitent la campagne, et ils sont nombreux dans ce cas, pour ceux-là il n’y a pas de problèmes car généralement la femme s’occupe à l’élevage d’une basse-cour voire même d’une ou deux vaches. Mais il y a ceux qui habitent la ville. Pour quelques-uns d’entre eux, la grève est une aubaine permettant d’achever la maison, de jardiner ou de refaire les peintures. Mais surtout il y a ceux qui logent dans les bungalows à moitié pourris d’Herbins, dans le dénuement le plus complet par suite de leur inadaptation sociale. Ceux-là posent des problèmes aux syndicats dans la mesure où leurs ressources se trouvant taries, leur désœuvrement les rend dangereux, car c’est bien connu qu’il ne faut jamais laisser des grévistes livrés à eux-mêmes. Ces asociaux ne comprennent pas qu’un conflit traîne en longueur sans résultat tangible. Selon eux, pas de demi-mesure, ou on reprend le boulot ou on casse tout.

Fin avril, les syndicats sont reçus par le patron, celui-ci propose une augmentation de quatre à cinq pour cent pour les OP et moins de trois pour cent pour les OS et les manœuvres. Les deux parties se séparent en se donnant rendez-vous début mai. Lorsque les syndicats nous font le compte rendu de l’entrevue, ils sont accueillis par une bronca prolongée. Quelques gars s’en prennent aux dirigeants syndicalistes.

Début mai, la deuxième commission mixte n’apporte rien de nouveau et d’un commun accord les syndicats décident un débrayage général pour le jeudi suivant. Entre-temps nous apprenons que les gars du bâtiment se sont lancés dans un mouvement revendicatif au niveau départemental, et que les sidérurgistes des Forges de Basse-Indre pratiquent des débrayages depuis plusieurs semaines eux aussi.

Le jeudi 5 mai, nous nous retrouvons quinze mille métallos regroupés sur le terre-plein de Penhoët par une matinée de printemps. Juché sur la plate-forme d’un wagon je reste sidéré pendant quelques instants par l’impression de puissance que donnent quinze mille hommes rassemblés pour un motif commun, pour un combat vital.

Au cours de ce meeting est décidée la mise en place de comités de lutte dans tous les ateliers et au niveau de chaque corporation, ainsi que l’intensification de la politique de harcèlement notamment en ce qui concerne les sous-traitants, car la direction a fait appel à des gars de la SAF (Soudure autogène française) pour pallier la grève des soudeurs. Les syndicats lancent aux soudeurs de la SAF un appel, qui sera entendu dès le lendemain, pour qu’ils refusent le travail confié par les Chantiers.

Les jours passent entrecoupés de débrayages. Le 8 et le 23, nous touchons un salaire de misère. Célibataire peu dépensier, je parviens tout juste à joindre les deux bouts ; quant aux gars qui ont femme et gosses à charge, j’imagine l’ambiance de la vie familiale. C’est pourtant le moment choisi par le gouvernement pour décréter une augmentation des tarifs de transport, ce qui, bien entendu, concerne les cars ouvriers qui amènent chaque jour les ruraux à l’usine. C’est un tollé et, dès le lendemain, les syndicats dépêchent une délégation auprès du ministre des Transports pour débattre du problème.

La mi-mai arrive, le syndicat patronal communique un nouveau barème de salaires que les syndicats ouvriers diffusent sous forme de tracts pour informer la base en y ajoutant leurs commentaires. Les avis sont unanimes. « Tout juste bon à se torcher le cul ! » entend-on un peu partout.

Devant la réaction de la base, les syndicats sollicitent et obtiennent pour le surlendemain une nouvelle réunion avec le patronat nazairien. Une fois de plus, c’est l’échec total.

La valse des débrayages continue. Le 27 mai, plus de vingt mille hommes se rendent dans le calme à l’inspection du travail puis à la sous-préfecture.

Le 2 juin, après quatre mois de conflit, les soudeurs décident à l’unanimité de poursuivre l’action par une journée de grève surprise chaque semaine. La succession rapide des événements annonce la phase éruptive du conflit. Les débrayages se transforment en grèves.

Les caréneurs ouvrent le bal le 7 juin. Ils ne reprendront le boulot que trois jours plus tard pour continuer à observer les débrayages classiques. Ce même jour, la presse régionale nous apprend qu’il faudrait, pour des raisons économiques qui dépassent mon entendement, que la confirmation de la construction du paquebot France intervienne au plus tard en juillet.

Le 14 juin, les six cents ouvriers de l’atelier de tuyauterie font grève toute la journée, spontanément, sans demander l’avis des syndicats et sans préavis. Le 16, les gars de la voilerie et de l’armement déclenchent une journée de grève surprise.

Le lundi 20 juin, la folle semaine commence. Sans crier gare, vers neuf heures, des centaines de soudeurs cernent le bâtiment de la direction. L’effervescence grandit au cours de la matinée. Dans les ateliers, nous nous sentons tous plus ou moins mobilisés, les agents de maîtrise ont disparu, et des attroupements se forment pour commenter la situation.

Un peu après l’embauche de midi, les soudeurs, prennent d’assaut la direction. Des centaines de gars envahissent les quatre étages du bâtiment et stationnent devant le bureau du directeur en poussant des cris hostiles. Les délégués interviennent mais ne peuvent obtenir des manifestants qu’ils refluent à l’extérieur. Ceux-ci occuperont les locaux en criant des slogans revendicatifs jusqu’à seize heures. Lorsque le directeur accepte une réunion avec les délégués, les soudeurs évacuent les couloirs, mais se regroupent dans la cour de la direction. Dans la soirée, les délégués annoncent que la direction promet d’examiner certains cas particuliers et les soudeurs se dispersent dans le calme.

Le lendemain du coup de force des soudeurs, l’embauche se fait dans une atmosphère fiévreuse. La sirène semble encore plus lugubre qu’à l’accoutumée. Les soudeurs ne s’estiment toujours pas satisfaits. Peu après dix heures tous débrayent. Cette fois, ça y est, tout s’embrase. En moins d’une demi-heure, c’est le débrayage général, spontané. Sans aucune directive syndicale, quinze mille ouvriers rangent leurs clous dans les coffres et se dirigent vers la direction. En quelques minutes, le bâtiment est cerné, puis le flot pénètre dans celui-ci, encore plus impétueux que la veille. C’est alors que se produisent les premières exactions.

Je n’ai eu que quelques pas à faire pour me trouver aux premières loges. Sitôt la porte franchie, le spectacle m’accapare. De chaque fenêtre de ce bâtiment long d’une centaine de mètres, les ouvriers jettent tous les documents qui leur tombent sous la main. Certains affirment que le directeur, fait comme un rat dans son bureau, a été tabassé par des gars, mais d’autres démentent en expliquant qu’il n’en est rien puisque Monsieur le Directeur est en voyage. En réalité, celui-ci est effectivement bloqué dans son bureau par des centaines d’ouvriers, mais cela ne sera officialisé que dans la soirée.

À l’embauche de midi, la foule grossit encore. Vers quinze heures, tout Saint-Nazaire est en grève, les gars des Fonderies et de l’Aviation viennent nous rejoindre devant la direction des Chantiers assiégée. Le fond sonore n’est qu’un bourdonnement entrecoupé d’insultes et de jurons. Soudain, le silence se fait. Monté sur un mur et un porte-voix à la main, un dirigeant syndical demande que l’équipe devant procéder à la mise à l’eau de l’Esso-France regagne son poste de travail, car ajoute-t-il : « Nous ne sommes pas des saboteurs. » La rumeur qui s’élève aussitôt est celle d’un public contestant une décision de l’arbitre sur un terrain de football. Les ouvriers intéressés rechignent un peu, néanmoins ils suivront la directive syndicale.

La chaleur devient l’instigatrice de la suite des événements. Depuis ce matin, de nombreux gars font des séjours prolongés dans les cafés, tant et si bien que l’effervescence grandit dans l’après-midi. Les esprits s’échauffent et le bordel recommence. Matériel et fournitures de bureau sont jetés par les fenêtres dont les vitres ont volé en éclats. Au quatrième étage, c’est la mise à sac de la cantine des ingénieurs, œufs et boîtes de conserve s’écrasent au sol en une marmelade peu ragoûtante. « Regarde là-haut », me crie mon voisin en me logeant son coude dans les côtes.

Là-haut, sur le rebord des fenêtres, des gars vident, à la russe, des bouteilles de champagne et nous bombardent avec les bouchons. La majorité d’entre eux goûtent ce breuvage pour la première fois de leur vie.

Les gens de bonne éducation échangeraient des regards effarés et, considérant les abus auxquels mène le besoin de justice sociale, ils se promettraient de « bien voter » aux élections suivantes.

Mais ce qu’ils ignorent ces gens bien intentionnés, c’est que la plupart des grévistes n’acceptent pas la loi de quelques excités. Les dirigeants syndicaux prennent la parole pour appeler les gars au calme. Rombeaut condamne ces actes, œuvre d’une minorité qui, selon lui, ne donna même pas cent francs lors de la collecte des soudeurs. Il demande de la dignité et du calme. Busson lui succède pour constater les actes regrettables dont il rend les patrons responsables par leur intransigeance. Mais le climat de cette journée lui fait craindre un lock-out pour le lendemain. Il demande au nom de l’intersyndicale qu’on passe la nuit dans les ateliers. Cette proposition est adoptée à main levée à la quasi-unanimité. Malnoë clôture l’allocution en rejetant lui aussi la responsabilité des actes de vandalisme sur le patron.

Louis Oury

Extraits choisis des Prolos (Agone, 2016, p. 133-150) en avant-propos au témoignage de trente années de militantisme ouvrier par Silvio Marra et Françoise Thirionet : Moi, Silvio de Clabecq, militant ouvrier, à paraître le 7 février prochain.